Le paludisme
Le paludisme (ou malaria), qui peut être mortel, est causé par un parasite du genre Plasmodium, qui infecte certaines espèces de moustiques. En piquant, le moustique transmet le parasite à l’humain. La contamination entre personnes est également possible, par transfusion sanguine ou de la femme enceinte à son enfant via le placenta.
La prévention est essentielle pour lutter contre l’infection et la transmission du paludisme.
5 espèces de Plasmodium sont responsables du paludisme chez l’homme sur les 123 répertoriées. L’espèce la plus dangereuse (Falciparum) est dominante en Afrique. Si les zones tropicales sont particulièrement touchées, d’autres espèces sévissent dans les zones tempérées.
Les traitements antipaludéens
Depuis leur généralisation au début des années 2000, les traitements à base d’artémisinine sont venus remplacer des molécules devenues inefficaces. Ils ont permis une baisse spectaculaire des cas de paludisme ainsi qu’une amélioration de l’observance du traitement complet. Mais on commence à documenter, en Amérique latine et en Asie du Sud Est, des cas de résistance à cette molécule. Et aucun candidat n’est susceptible de la remplacer avant plusieurs années.
La chimioprévention
La chimioprévention consiste à distri-buer ponctuellement des traitements antipaludéens à certains groupes de population. Le traitement préventif intermittent permet de réduire jusqu’à 30% les cas de paludisme chez les femmes enceintes et les nourrissons. Pendant la saison de haute trans-mission du paludisme, la chimioprévention pour les enfants de 3 mois à 5 ans fait diminuer de 80% les cas de paludisme simple, et de 70 % les cas sévères.
Les perturbations climatiques
Des saisons des pluies plus longues et plus intenses sont généralement synonymes d’augmentation des cas de paludisme.
Cela peut contribuer à expliquer des pics particulièrement aigus de la maladie, comme ceux en République démocratique du Congo ou en Ouganda en 2014 et 2015, deux années pendant lesquelles le phénomène El Nino a joué un rôle principal dans l’augmentation des cas en Afrique Sub-Saharienne.
La résistance des moustiques aux insecticides
Un des axes du contrôle du paludisme est la lutte contre les moustiques vecteurs, par exemple la protection individuelle, par des moustiquaires imprégnées d’insecticides.
Aujourd’hui, selon l’Organisation mondiale de la santé, la moitié de la population africaine possède une moustiquaire. Mais leur efficacité est en train de diminuer, car le moustique s’adapte aux insecticides.
Il devient ainsi important de lutter aussi en amont, en détruisant les larves et en contrôlant la propagation du moustique. Ainsi au Tchad, MSF a lancé cette année une opération de pulvérisation d’insecticides dans la région de Moissala, qui vise 22 000 maisons.
Et la vaccination ?
Pour les enfants, l’OMS recommande, depuis octobre 2021, le vaccin RTS, S/AS01 dans les zones à risque.
Pour les adultes, le véritable graal de la lutte contre la maladie, un vaccin efficace reste pour l’heure hors de portée. les mutations du parasite pendant la maladie le rendent difficile à mettre au point.
Le seul vaccin disponible aujourd’hui a une efficacité limitée contre les formes sévères de la maladie. Mais l’espoir est permis avec un candidat-vaccin et l’ARN messager.
Seule la mise au point d’un vaccin plus efficace, bon marché et facile d’utilisation peut constituer une avancée sérieuse pour le contrôle d’une des plus grandes tueuses infantiles.
Pour lutter contre le paludisme
Il faut donc prendre en compte ces différents éléments, et s’adapter aux différents contextes. En combinant :
- lutter contre les moustiques avec des insecticides et des produits répulsifs. Eliminer aussi les niches d’eau stagnantes.
- éviter les piqûres en utilisant toujours une moustiquaire et en portant des vêtements couvrants.
- prendre un traitement préventif, avant et/ou pendant le sèjour. Il en existe aussi pour les femmes enceintes et les nourrissons. Attention à certaines tisanes présentées comme efficaces dans la prévention du paludisme, qui sont en réalité inéfficaces, voire toxiques.
- améliorer les conditions de vie.
Le paludisme a déjà été éliminé de plusieurs pays d’Europe et d’Amérique.
Les symptômes
Ils varient en fonction des espèces parasites et des personnes. On peut noter :
- fièvre (jusqu’à 40°C), 8 à 30 jours après l’infection,
- maux de tête,
- douleurs musculaires ou articulaires,
- troubles digestifs,
- affaiblissement.
Des cycles typiques alternant fièvre, tremblement avec sueurs froides et transpiration intense peuvent survenir. On les appelle “accès palustres”.
Que fait le parasite dans notre corps ?
Le Plasmodium migre vers le foie, où il va se reproduire par dizaines de milliers avant de passer dans le sang. Là, il colonise et détruitles globules rouges. C’est parce qu’il peut subsister sous forme latente dans le foie qu’il provoque parfois des rechutes tardives.
241 millions de cas et 627 000 décès dans le monde en 2020
7 à 10 % des décès d’enfants de moins de 5 ans sont dus au paludisme.
Le saviez-vous
C’est un médecin de l’armée française, Charles Louis Alphonse Laveran, qui découvrit le parasite protozoaire, cause du paludisme, en 1880. Il fut prix Nobel de médecine en 1907.






