L’agriculture au Sénégal: un puissant levier de développement.

Au Sénégal, l’agriculture a toujours été perçue comme le socle sur lequel repose le développement socioéconomique du pays. Mais, depuis l’accession du pays à la souveraineté internationale, les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays peinent à mettre en place des politiques agricoles cohérentes qui prennent en compte par exemple la préservation de la biodiversité, la protection des petites exploitations agricoles familiales et les intérêts des agricultrices.

  • Production maraîchère

Le Sénégal produit des légumes de type européen/régions tempérées (chou, laitue, tomate, aubergine, haricot, melon, carottes, navet, pomme de terre, oignon, poivron blanc, etc.) et de type africain/régions chaudes (oseille de Guinée, gombo, aubergine amère, la patate douce, manioc etc.)

Patate douce

Oignons et bananiers

Salade

Hibiscus

Le Gombo

Le Manioc

  • Production fruitière

L’offre en fruits est constituée d’espèces de zone tempérée (agrumes) et surtout de fruits dits tropicaux : mangue, banane, ananas, papaye, etc. Les fruits sont essentiellement destinés au marché local, mais occupent de plus en plus la place dans les exportations avec un créneau de production très favorable pour la mangue (mai-juillet). L’essentiel de la production fruitière du Sénégal provient de la région de la Casamance et de la région de Thiès. Les régions de Ziguinchor et Kolda sont caractérisées par une importante production de bananes (périmètres communs avec plusieurs exploitants autour d’une unique source d’eau), d’agrumes, de mangues, d’oranges, de mandarines, de papayes, de citrons, et de goyaves.

Mangue

Bananes

Fleur de bananier

Papaye

Goyave

Mandarine

  • Cultures pluviales (mil, mais, sorgho, fonio)

Le mil à chandelle ou mil pénicillaire est la principale culture céréalière du Sénégal.

Il tolère la sécheresse, un faible niveau de fertilité des sols et des températures élevées.

Il est cultivé principalement au centre du pays couvrant les régions de Kaolack, de Louga, de Diourbel, de Thiès et dans la région de Tambacounda.

Le sorgho est produit à l’est du bassin arachidier, au Sud dans la région de Kolda, notamment dans le département de Vélingara et dans la Vallée du fleuve Sénégal en raison des habitudes alimentaires des ménages ruraux de ces zones.

Le sorgho de décrue compte de nombreux avantages pour les populations de la vallée du fleuve Sénégal. Il valorise de vastes terres, fertilisées par les crues, tout en permettant une culture de saison sèche. 

La culture du maïs, plus exigeante en eau, se développe principalement dans les régions de Tambacounda, de Kolda et de Kaolack. Le programme « maïs » initié en 2003 par le gouvernement avait diffusé la culture dans toutes régions du Sénégal mais l’effet recherché n’a pas été atteint.

Au Sénégal, le volume des achats de maïs s’est établi à environ 400 000 tonnes en 2022. Ce niveau record  a engendré des dépenses de 92,3 milliards Fcfa soit 153 millions $.

Le fonio reste quant à lui concentré dans les régions de Tambacounda et de Kolda avec des productions encore faibles    (4 000 tonnes par an).

C’est une culture très souvent menée par les femmes, toujours transformée par elles. Le fonio est cultivé durant la saison des pluies, Sa culture et sa transformation sont essentiellement manuelles. D’abord, on charrue, puis on sème avec une calebasse, racontent les productrices.

  • Riz, principale culture irriguée

Le riz est l’aliment de base des sénégalais. Il s’est fortement substitué aux céréales locales (mil sorgho, maïs), en milieu urbain mais aussi en milieu rural et représente aujourd’hui plus de 50 % de la consommation des ménages en céréales. Les ménages dépensent en moyenne 8 % de leurs revenus dans l’achat du riz. Les Sénégalais consomment surtout du riz brisé auquel ils se sont habitués depuis la colonisation (importation des sous-produits de la transformation du riz d’Asie). Le système de production irrigué est pratiqué dans la vallée du fleuve Sénégal (au Nord) où d’importants investissements ont été réalisés depuis 40 ans et dans le bassin de l’Anambé (au Sud). Le potentiel du pays en terres irrigables est de 240 000 ha dans la vallée du fleuve Sénégal.

La production est évaluée en 2023 à 1,6 millions tonnes de riz blanc. Le taux de couverture des besoins par la production nationale est calculé sur la base du ratio entre la production en riz blanc et la demande en riz. Elle se chiffre en 2023 à 52% des besoins nationaux.

  • L’arachide

Introduite dès le XVIe siècle par les navigateurs portugais, la culture de l’arachide a profondément marqué l’économie du pays. Au début des années 60, le Sénégal était le premier exportateur mondial d’arachide. Aujourd’hui, elle compte parmi les quatre premiers produits d’exportation du Sénégal, avec la pêche, les phosphates et le tourisme et occupe directement ou indirectement au moins 4 millions de Sénégalais.

La production d’arachide a augmenté de près de 12 % en 2023/2024. Au Sénégal, la récolte d’arachide s’est établie à plus de 1,67 million de tonnes.

  • Le Coton

La zone de production du coton est concentrée au sud du Sénégal. Il s’agit d’une filière structurée autour de la Fédération nationale des producteurs de coton (FNPC), représentant plus de 20 000 exploitations familiales et de la Sodefitex qui dispose de cinq usines d’égrenage à Kahone, Kédougou, Tambacounda, Vélingara et Kolda.

La production en 2022/2023 est de 16 000 tonnes de graine de coton. Le coton est le 10e produit d’exportation du Sénégal.

  • La Production animale

    Le cheptel national sénégalais, largement dominé par quelque 50 millions de têtes de volaille, compte plus de 3,5 millions de bovins, 13 millions de petits ruminants, 950.000 équidés et 400.000 porcs. L’exploitation du cheptel reste néanmoins dominée par des modes extensifs de conduite des troupeaux. Selon la situation agroécologique du pays, on peut distinguer trois systèmes d’élevage bovin et ovin :

    • un système pastoral (élevage extensif transhumants ou semi-transhumant
    • un système agropastoral avec des troupeaux de bovins et d’ovins de plus petite taille
    • un système intensif ou semi-intensif, d’embouche bovine ou de production laitière.

    L’élevage bovin et petits ruminants, activité importante en milieu rural, répond plus à une logique d’épargne et de prestige social que d’exploitation économique. C’est une des raisons majeures qui explique le faible taux d’exploitation du bétail. En 2024, Le Sénégal a eu besoin pour la fête de Tabaski 2024 de 810 000 moutons. Des besoins que la production locale ne couvre pas. Le déficit environ 300 000 têtes, est comblé par les importations de la Mauritanie, du Mali, les principaux pays d’origine des moutons importés.

  • La production laitière est estimée à 281 millions de litres de lait en 2024, alors que les importations totales de produits laitiers sont de 680 millions de tonnes la même année.

  • Filière avicole

Les effectifs de la filière avicole sont estimés annuellement à plus de 50 millions de têtes pour la volaille traditionnelle et 20 millions de têtes pour la volaille industrielle pour une production d’œufs de 1.3 milliard d’unités.