La richesse de la musique sénégalaise est incontestable.

De la tradition, certains artistes comme Baaba Maal parviennent à reproduire l’essentiel pour le mélanger à des sonorités plus modernes. Son appartenance au peuple Toucouleur lui confère aussi un particularisme que l’on retrouve dans ses textes.

Avec Youssou N’Dour et Ismaël Lô, Baaba Maal fait partie du trio qui porte la culture musicale du Sénégal vers les sommets des classements  internationaux.

Baaba Maal est né 1953 à Podor dans la province du Fouta au Sénégal. Il fait partie du peuple Toucouleur ou Haalpulaar (ceux qui parlent le pulaar), des Peuls du nord du pays. Il est issu d’une famille de pêcheurs, ce qui a priori ne le destine pas à une carrière de musicien. Mais sa mère chante pour le plaisir, dans les mariages et autres cérémonies. Le jeune Baaba Maal se familiarise ainsi avec les chants a capella et les mélodies traditionnelles.

Passionné par la musique, Baaba Maal commence à jouer avec des amis. En 1974, après son baccalauréat, il choisit de faire le conservatoire de musique tout en poursuivant des études d’arts plastiques à Dakar. En fait, il n’envisage pas vraiment de devenir artiste, mais plutôt professeur. Pourtant, il s’intègre en même temps que son ami de longue date, Mansour Seck à une association qui a pour but de promouvoir la culture toucouleur, Lasly Fouta. Ils parcourent ainsi une partie de l’Afrique de l’Ouest avec un ensemble de 70 musiciens.

Est-il besoin de vous présenter l’enfant chéri de tout le Fouta, celui que le monde entier surnomme à juste titre « le roi du yéla ». (Le Yéla « vœux exaucés » est la musique principale des toucouleurs et a été créé dans le Fouta-Toro. C’est un ensemble de chants et de danses qui à l’origine servait de rituel pour rendre grâce à Dieu.

Du carrefour des rythmes et de couleurs de tous genres, la mélodie vous donne assurément cette soif de revisiter la musique authentique, celle de chez nous. Ces notes suaves originaires de l’Afrique de l’Ouest sont celles qui sont l’expression du grand empire du Mali qui en effet s’étendait du Sénégal jusqu’aux frontières du Cameroun.

Que de personnalité et d’amour dans le cœur de Baaba Aissata Samba Boubou Yacine, sa carrière musicale est chimérique et son talent incontestable.

Il est issu de l’ethnie Peulh, c’est-à-dire ceux qui peuplent le Nord-Est du Sénégal, le Sud de la Mauritanie et l’Ouest du Mali en passant par la Guinée, la Gambie, etc…

L’épervier de tous les temps n’appartient pas à la caste des griots mais plutôt à une famille de pêcheurs de la vallée « les Thiouballo ». Très jeune, il s’est intéressé à la musique avant même de l’étudier. Après la faculté des lettres, il ouvrit résolument les portes de l’école nationale des Beaux-Arts à Dakar. Puis il participe activement à la troupe folklorique dénommée « Lasly Fouta » et entreprend un long périple à travers les pays africains. Cette pratique est une forme de quête de savoir et de connaissance qui entrent dans la vie professionnelle de l’artiste en Afrique.

Baaba Maal chante le plus souvent en poular, cette langue commune à beaucoup de pays africains.

En 1985, en compagnie de ses amis inséparables à l’image de Mbassou Niang et de Mansour SECK, Baaba Maal a créé l’orchestre « le Daandé Lénol » qui veut simplement dire « la voix du peuple ».

Baaba Maal est un chanteur très engagé : « je chante parce que la musique est avant tout ma vie. Cette vie ne mérite d’être vécue que lorsque les mélodies s’enchevêtrent avec le quotidien. Elle rapproche les peuples et leur donne la joie de vivre. Avec elle la tristesse ne peut jamais prendre part à nos actions ».

En 1996, il est nominé dans la catégorie des « World Music » aux Grammy Awards américains, l’équivalent des oscars.

Depuis cette date il ne cesse d’aller de victoire en victoire sur l’échiquier de la musique africaine.

Le 28 juillet 2003, il est nommé émissaire du programme des Nations Unies pour le Développement (P.N.U.D.) pour la jeunesse. Sa mission est de servir de guide pour atteindre les huit objectifs du millénaire pour le développement (O.N.D.) jusqu’en 2015.

MERCI

Pour ton désir ardent de développer le plus vieux continent,

Pour ta lutte contre l’analphabétisme, l’illettrisme,

La faim, la pauvreté et les maladies de toutes sortes.

Merci pour toutes tes actions humanitaires dans le monde.

En 2004, il accueille 18 stars du continent africain pour l’enregistrement de sa chanson « nous sommes les tam-tams de l’Afrique », prônant ainsi la lutte contre la faim et le sida.

A Oslo, il a animé la soirée de Gala du prix Nobel de la Paix de l’écologiste Kenyone Wangari Maathaï. Dans la même année il a été immortalisé aux Etats-Unis par l’inscription de son nom sur le mur d’Afro-pop en compagnie de son fidèle ami Mansour SECK.

En 2005, il a été la vedette de la marche contre la pauvreté. Il fut ainsi à cette période le porte-parole de l’Afrique toute entière.

Le 20ème anniversaire de sa formation le « Daandé Lenol » a été fêté au Sénégal et en Mauritanie, une manière de montrer les liens séculaires entre les deux pays.

Les Blues du Fleuve 

L’un des lieux les plus romantiques et les plus indiqués pour des compositions musicales demeure les rives du fleuve.

Au crépuscule du soir, quand pour la dernière fois le soleil jette ses rayons sur la planète terre comme pour lui dire au revoir, les artistes dans leur ensemble choisissent cette période de la journée pour chanter au bord du rivage.

Le calme de la nuit qui se profile à l’horizon donne à ceux-là une occasion privilégiée pour dialoguer avec les flots de l’eau que certains qualifient de messagers infidèles. L’écho qui reprend la voix donne des ailes aux chanteurs qui passent des heures entières à fredonner des chansons pour leur donner une âme.

Cette interaction entre le chanteur, l’eau, l’écho et le fleuve demeure une complicité positive pour rendre encore plus frénétiques les mélodies.

C’est ce qui a poussé Baaba Maal à vouloir instaurer une période communicationnelle entre les esprits de l’eau et le monde extérieur. C’est dans ces conditions que le festival « Blues du Fleuve » est né.

Tous les grands artistes de ce monde à l’image de Baaba Maal, pour une partie de leur vie se sentent redevables de quelque chose quand ils acquièrent une certaine notoriété. C’est dans ces conditions qu’il est important de vous faire connaitre l’idée de partage de Baaba MAAL à travers ce message qu’est « Blues du Fleuve ».

Organiser cette rencontre à la fois culturelle et artistique dans sa ville natale relève du patriotisme.

Le festival international « Les Blues du Fleuve » se donne l’ambition de promouvoir tous les artistes, en général, pour une opportunité d’échange et de collaboration pendant trois jours durant lesquels, l’art, la culture et la musique seront les points principaux.

Pendant cette période, tous les pans, tant sociaux, économiques que culturels seront à l’honneur. Les artisans de la région dans leur ensemble seront de la fête pour imprimer à l’événement un cachet particulier.

Baaba Maal veut à nouveau fédérer l’art et la culture dans la musique africaine et celle du monde. C’est une occasion rêvée de faire connaitre le patrimoine de notre nation et celle des pays voisins à travers cet évènement riche en couleur.

Cette manifestation doit être l’affaire de tous pour son succès éclatant. La main dans la main, le festival « Blues du Fleuve » sera un repère pour présenter notre localité c’est-à-dire la ville de « Pot-d’or » aux touristes qui viendront de toutes parts en raison de l’événement.

Les orignes africaines “du Blues” 

 

Le fleuve Sénégal qui charrie ses eaux et inonde toute la terre a en effet participé à la naissance aux Etats-Unis d’Amérique du « Blues ».

C’est au fond de son cœur et de ses entrailles qu’un désespoir s’est installé, après que les fils d’Afrique pour une très longue période, ont été déportés, vendus, exploités, humiliés et torturés.

Le cours d’eau le plus célèbre de notre sous-région a participé sans le savoir à cette besogne avilissante en jouant un rôle très déterminant dans cet état de fait.

L’acheminement de tous les esclaves en direction de Gorée passait par le fleuve. Après quoi, les destinations se faisaient au gré du négrier : les Antilles, les Caraïbes, les Etats-Unis d’Amérique, le Brésil et bien d’autres.

Les bateaux à voiles fendaient la chair humide de nos flots pour conduire les marchands de la honte vers les endroits les plus reculés pour un commerce sordide : « La traite des noirs ».

Des années durant l’Afrique a assisté, d’une manière impuissante à la vente de ses fils qui ont atterri, dans la plus grande majorité du pays de l’oncle Sam. C’est dans ce déchirement profond que l’immigration est devenue un phénomène par le biais du fleuve.

Dans ce tumulte de désolation et de misère impitoyable les premiers soupirs de nos ancêtres se sont fait entendre sur les rives du Mississipi. C’est de cette façon qu’est né le blues.

Au même titre que la Soul Music, les blues sont elles aussi d’origine africaine parce que transportées par les noirs qui sont tous venus du vieux continent.

L’eau du Mississipi, en irrigant les milliers d’hectares destinés à la culture du café, du vin, de la banane et du coton, a donné aux noirs l’occasion de se souvenir de leurs origines communes qu’ils ont toujours gardées en mémoire :

l’Afrique.

En raison de sa vocation agricole, le Sud-américain, grâce à ce peuple courageux, est devenu prospère. Ces milliers de bas d’hommes et de femmes qui courbent l’échine sous le soleil accablant d’Amérique, ont donné à William Christopher Handy, Chuck Berry, Charley Patton, une raison de chanter les blues. C’est dans ces conditions que les blues sont unanimement reconnus comme ayant des origines purement africaines.

Cette musique aux paroles mélancoliques accompagnées de guitare sèche, d’harmonica et de washboard (planche à laver) pour la percussion, banjo a des racines sénégambiennes. Les ressemblances les plus remarquables sont relevées dans deux faits : le mythe et l’improvisation.