La Kora

Instrument sacré « qui fait parler les morts, éloigne les dangers, donne du courage et porte conseil » la kora a toujours été considérée comme une sorte de divinité « mâle et femelle à la fois ».

Tel un énorme ventre, la ronde calebasse de la kora, tendue d’une peau de bête, fait face au musicien.

Tandis que ses vingt et une cordes sont pincées avec le pouce et l’index. :

  • sept cordes pour le passé,
  • sept cordes pour le présent,
  • sept cordes pour le futur

Les arpèges cristallins de cette harpe de l’Afrique ancienne accompagnaient autrefois les rois, les nobles et les princes.

Ils épousaient le chant des griots, qui récitaient la généalogie des familles et déclamaient les épopées. Aujourd’hui, encore, aucun baptême, aucun mariage ne saurait avoir lieu sans ses cascades de notes.

Toumani Diabaté, grand maître de la kora

La kora est constituée d’une grosse demi-calebasse de 40 à 60 cm de diamètre, évidée et percée d’un trou de 10 cm de diamètre et décorée plus ou moins richement. Elle est recouverte d’une peau de vache, de bœuf, de cerf ou de daim, parcheminée tendue mouillée, qui sert de table d’harmonie et dont dépend l’ampleur du son.

Le manche long d’environ 1 m 20 à 1 m 40 assure la liaison entre les principaux éléments vibrants de la kora (cordes et calebasse) et est fait traditionnellement d’une longue pièce de bois de vène appelée guénou ou guéni (palissandre du Sénégal).

Les cordes de la kora (à l’origine en fibres d’écorces de baobabs) reposent sur un grand chevalet en bois, maintenu sur la peau par la seule pression des cordes dont le nombre est généralement de 21. Cependant, on rencontre parfois des koras équipées de 22 à 28 cordes, notamment en Casamance au Sénégal, et il existe même un modèle spécial de 32 cordes.

On en joue debout ou assis, l’instrument devant soi, le manche bien en face, à hauteur des yeux, et le son est ainsi magique !

Des notes cristallines sculptent le silence.

La musique s’élève, limpide, envoûtante.

Drapé dans un grand boubou scintillant

sous la lumière, devant un public captivé,

Toumani Diabaté

Artiste malien parmi les plus connus au monde, il est l’un des maîtres absolus de la kora, la harpe-luth des griots d’Afrique de l’Ouest, caste des musiciens, chanteurs et passeurs de mémoire à laquelle il appartient.

La Légende 

La légende rapporte que les premières koras étaient jouées par des djinns (esprits surnaturels).

Un jour, le grand roi Soundiata se promenait le long d’un fleuve en compagnie de son ami Balafacé-Kouyaté lorsqu’il entendit pour la première fois cet instrument.

Il s’aventura dans les eaux du fleuve et l’arracha des mains du Génie musicien.

Une fois revenu sur la berge, Soundiata fit résonner la kora puis, ravi, la tendit à son ami qui en joua à son tour.

“C’est encore plus agréable de l’entendre que d’en jouer”, s’exclama Soundiata. Dorénavant tu joueras pour moi.”

C’est ainsi que Balafacé-Kouyaté devint l’ancêtre des griots, poètes, historiens et conteurs qui firent entendre la kora à la cour des empereurs mandingues et transmirent jusqu’à ce jour la mémoire, les batailles et les rêves de leur peuple.

Grand Chambardement

dans l’univers des musiques ouest-africaine !

La kora, l’instrument fétiche des griots, se pare d’une pédale wah-wah pour aller vers des distorsions électriques à la manière de Jimi Hendrix.

Sondiata Keita, le fondateur du puissant empire mandingue (XIIIe et XIVe siècle) doit s’en retourner dans sa tombe.

Car l’instrument, par un simple procédé électrique, de jeunes musiciens ont transformé le son et l’emportent désormais sur les koristes traditionnels !

Ces nouveaux surdoués sont :

  • Ba Cissoko,
  • Ali Boulo,
  • Santo,
  • Djeli Moussa,
  • Toumani Diabaté