L’expression “cinéma africain” désigne les films et la production cinématographique associés aux pays
d’Afrique du Nord, d’Afrique noire francophone et d’Afrique noire non francophone.
Même si une industrie du cinéma existe depuis le début du XXe siècle en Afrique du Sud et que des expériences locales ont été tentées en Tunisie dès les années 1920, les cinémas africains sont relativement jeunes puisqu’ils ont commencé à être produits à partir de la décolonisation et des indépendances (années 1950 et surtout 1960).
L’Afrique est de loin le « continent le plus mal desservi » en matière de distribution cinématographique, avec seulement un écran pour 787 402 personnes. « Seuls 19 pays africains sur 54 (35 %) offrent un soutien financier quelconque aux cinéastes, le plus souvent sous la forme de petites subventions ou d’aides »
(2018) Sur les traces du Sénégal d’Omar Sy
Pendant six ans, le réalisateur a silloné le Sénégal pour trouver les décors de son futur road-movie, accompagné de sa co-scénariste Agnès de Sacy. Tous les décors du film sont réels, de Diofor, un village de la commune du Sine Saloum dans l’ouest, à la capitale Dakar. Des scènes ont également été tournées à Thiès, Saint-Louis, Podor et Loumpoul.
L’accueil au Sénégal
Tourné au Sénégal, le film y a également été projeté en avant-première. Toute l’équipe s’est retrouvée au Grand Théâtre national de Dakar, en présence de Youssou N’Dour et de l’ambassadeur de France notamment. Deux projections en plein air ont également été organisées. L’une à Saint-Louis et l’autre à Diofor, avec les habitants des communes qui, pour plusieurs d’entre eux, ont joué les figurants. La salle de cinéma Canal Olympia terenga a elle aussi projeté le film en présence d’Omar Sy.
Jacques Sarasin (2001) part sur les traces du chanteur Boubacar Traoré, entre les foyers d’immigrés de la région parisienne et les villes du Mali.
A la radio, dans les années soixante, Boubacar Traoré réveille chaque matin le Mali en chantant l’indépendance. Il fait danser tous les jeunes sur ses tubes mais sa musique est uniquement diffusée par la radio et il n’a pas un sous en poche. Il pose alors sa guitare et commence à travailler comme tailleur pour nourrir sa famille. Quelques années plus tard, un drame le frappe : Pierrette, sa femme aimée décède. KarKar ne s’en remet pas et s’exile en France. Il travaille dans le bâtiment et chante dans les foyers d’immigrés de la région parisienne où il passe sa vie. Au Mali, on le croit disparu à jamais. Quelques années plus tard, un producteur phonographique écoute un vieil enregistrement… La fin du film, « Karkar », de sa voix rauque inimitable entonne :
« Tu peux être un roi chez toi, mais dès que tu es immigré, tu es n’importe quoi ». Tout est dit.
Et aussi de superbes images, le fleuve Niger, le pays Dogon et les falaises de Bandiagara et encore de la musique dont un morceau en compagnie d’Ali Farka Touré : grandiose !!!
(2021) Twist à Bamako de Robert Guédiguia
Le Mali goûte son indépendance fraîchement acquise et la jeunesse de Bamako danse des nuits entières sur le twist venu de France et d’Amérique.
Samba, le fils d’un riche commerçant, vit corps et âme l’idéal révolutionnaire : il parcourt le pays pour expliquer aux paysans les vertus du socialisme.
C’est là, en pays bambara, que surgit Lara, une jeune fille mariée de force, dont la beauté et la détermination bouleversent Samba. Samba et Lara savent leur amour menacé.
Mais ils espèrent que, pour eux comme pour le Mali, le ciel s’éclaircira…
2023 “Tirailleurs”. Ce film revient sur le destin tragique des Africains, souvent enrôlés de force par l’armée française pour étoffer ses rangs, pendant la période coloniale. Tirailleurs raconte l’histoire d’un père (Omar Sy), qui rejoint les forces françaises en 1917 après que son fils (Alassane Diong) a été enrôlé de force sur un territoire colonisé par la France. Bakary Diallo n’a qu’un seule obsession : ramener Thierno vivant de la Grande guerre.
A l’instar du film Indigènes de Rachid Bouchareb, Tirailleurs a permis de remettre sur le devant de la scène ces héros oubliés et maltraités. La sortie du film a coïncidé avec l’annonce qu’une vingtaine de tirailleurs sénégalais allaient pouvoir rentrer définitivement dans leur pays d’origine sans perdre leur minimum vieillesse.
La noire de … Sembène Ousmane (1966, en noir et blanc) Film franco-sénégalais
C’est le 1er film de Sembène Ousmane, figure emblématique du cinéma africain. C’est aussi le 1er film africain à être primé lors d’un festival.
La Noire est une Sénégalaise qui s’occupe des enfants d’un couple de Français installé à Dakar. Elle les suit à leur retour en France, s’occupe alors des tâches ménagères et se retrouve prisonnière dans l’appartement du couple. On vit son sentiment d’isolement et de perte d’identité qui la conduit à regretter d’avoir quitté son pays natal. Sembène Ousmane démarre avec ce film le combat de toute une vie : la lutte contre l’esclavage moderne des Noirs et leur soumission aux Blancs.
Un film qui ne peut pas laisser indifférent sur des sujets toujours d’actualité ! Ce personnage, à la fois doux et rebelle, symbolise toute la révolte des femmes contre l’injustice de la colonisation.
2023 “Moi Capitaine” empruntant les codes du grand film d’aventure, le réalisateur italien Matteo Garrone raconte le périple d’un adolescent malgré lui à la barre d’une embarcation de fortune alors qu’il « ne sait même pas nager ».
Le départ de la maison, les trafiquants, la traversée du désert, les « prisons » libyennes, la fuite par la Méditerranée… Cette histoire est celle de Fofana Amara.
Et elle résonne avec justesse avec les récits de vie des personnes secourues par notre navire.
Entrevue croisée d’un réalisateur engagé et de celui qui a inspiré « Moi, capitaine », un « voyage initiatique d’un garçon qui deviendra un homme. »
2024, “Ici et là-bas”. Installé depuis 15 ans au Sénégal, Adrien mène une vie paisible au côté de sa compagne Aminata. Lorsqu’ il est renvoyé en France pour un problème de visa, il débarque chez Sékou, un cousin éloigné de sa femme, qui travaille comme commercial à Paris.
Contraint par sa patronne d’aller en régions à la rencontre de clients, Sékou n’a d’autre choix que d’embarquer ce drôle de cousin dans un tour de France qui leur réserve bien des surprises.
(2023). Les jeunes adultes, Banel (18 ans) et Adama (19 ans) vivent dans un village reculé du nord du Sénégal qu’ils n’ont jamais quitté.
Adama, gardien de vaches, est calme et introverti tandis que son épouse Banel fait preuve d’une nature passionnée et rebelle. Tous deux sont très amoureux et aspirent à avoir leur propre maison. C’est pour cette raison que le couple a décidé de vivre séparément de leurs familles respectives. L’équilibre de la communauté est rompu lorsqu’Adama refuse de remplir son devoir de sang en tant que futur chef. Il en informe le conseil du village, ce qui provoque bien des remous.
La Pirogue est un film franco–sénégalais
réalisé par Moussa Touré, sorti en 2012.
Le film a concouru dans la catégorie Un certain regard du Festival de Cannes
Des hommes et une femme quittent le Sénégal à bord d’une pirogue, en compagnie d’autres émigrants guinéens. Ils souhaitent tous rejoindre l’« eldorado » espagnol et européen via les îles Canaries. Pour cela, ils doivent affronter la solitude de la mer, une violente tempête et une panne de moteur qui les laissent perdus au milieu de l’immensité liquide. Ils doivent jeter des victimes à la mer et subir de longs jours d’attente sans boire ni manger jusqu’à leur sauvetage par la marine espagnole. Recueillis aux Canaries par la Croix-Rouge espagnole, les rescapés sont expulsés en avion vers leur pays d’origine au bout de quelques jours.
(2023) Saloum.
Abattus en vol après avoir fui un coup d’État en exfiltrant un baron de la drogue de Guinée-Bissau, les légendaires mercenaires connus sous le nom de Hyènes de Bangui – Chaka, Rafa et Minuit – doivent se cacher et faire profil bas afin de réparer leur avion et ne pas attirer l’attention sur les kilos d’or qu’ils ont volés. Leur objectif : Dakar, au Sénégal.
Trouvant refuge dans un camp de vacances du Sine-Saloum, ils font de leur mieux pour se fondre parmi les vacanciers. Ils vont y retrouver Awa, une muette aux secrets cachés, ainsi qu’un policier qui pourrait être à leurs trousses, mais c’est Chaka qui cache le plus sombre des secrets. À l’insu des autres Hyènes, il les a amenés ici pour une raison précise et lorsque son passé le rattrape, ses décisions ont des conséquences dévastatrices, menaçant de déchaîner l’enfer sur eux.
Une publicité pour le littoral sénégalais, à voir pour les très beaux paysages.







