Les signares, étaient les femmes issues de l’union d’un européen en poste au Sénégal (RufisqueGoréeSaint-Louis du Sénégal) avec une africaine.

Le terme est dérivé du (portugais « senhoras », dames (les Portugais furent les premiers européens à fouler l’île de Gorée en 1444) et fut justement employé du XVe au XIXe siècle. Les signares, compagnes des Européens, une fois mariées, ces femmes extrêmement sages, prodiguent à leurs époux les soins les plus tendres, ne sortent jamais sans eux, s’occupent beaucoup du ménage et de leurs enfants. Leur fidélité est à l’épreuve d’une longue absence, elles contribuent à la fortune de leurs maris par leurs connaissances du pays.

Lorsqu’un mari revenu en Europe, écrit à sa femme que ses affaires ne lui permettent plus de retourner en Afrique, elles ne tardent pas à se remarier et les enfants du second mariage ne nuisent pas à ceux du premier. Collectionnant de nombreux noms d’époux, la signare n’est finalement plus désignée que par son nom de jeune fille.

Les commerçants, agents de l’administration, militaires, … envoyés de France laissaient leurs éventuelles épouses en Europe par crainte des nombreux risques sanitaires rencontrés dans la colonie (paludisme, fièvre jaune, choléra, …). Arrivés au Sénégal, certains de ces européens s’unissaient à des africaines pour la durée de leur séjour africain (ce qu’on appela le “mariage à la mode du pays” ) et leurs enfants, métissés, occupèrent rapidement une position sociale enviable dans la colonie. Au retour en France de l’ européen, la « signare » abandonnée jetait souvent son dévolu sur un nouvel arrivant … C’est ainsi que certaines de ces signares épousaient successivement les quatre ou cinq titulaires consécutifs d’une même fonction, devenant ainsi les « femmes de l’emploi ».

Les signares formèrent rapidement une caste puisqu’elles se distinguaient des autres africaines par leur métissage ainsi que par les avantages matériels immédiats procurés par le « mari » que ce dernier abandonnait lors de son retour en Europe (maison, esclaves de case et capital à faire fructifier dans le commerce). Ce système disparut avec l’amélioration des conditions sanitaires qui permirent aux femmes européennes de suivre leur époux au Sénégal.